Les chiens manquent de contacts et d’exercice

Ce vieux chien était constamment tenu en laisse. (© PSA)

Le Service spécialisé PSA Contrôles de la protection des animaux traite les signalements de maltraitance et de détentions contrevenant aux dispositions de la protection des animaux. Cela concerne toutes les espèces et toutes les régions de Suisse.

Caroline Lüthi, méd. vét., Responsable du Service spécialisé PSA Contrôles de la protection des animaux

La Protection Suisse des Animaux PSA ne dispose d’aucun pouvoir légal: c’est-à-dire qu’elle ne peut ni confisquer un animal ni exiger que la personne qui le détient prenne des mesures pour améliorer son bien-être. Lors de ses visites sur place, la PSA évalue la situation et informe les propriétaires sur les besoins des animaux, ainsi que sur les exigences légales minimales. Elle donne de surcroît des conseils sur la manière d’améliorer la détention des animaux. En effet, les propriétaires en savent souvent trop peu sur les besoins de leurs protégés. Des difficultés personnelles, par exemple des problèmes financiers, une séparation ou un changement d’emploi, peuvent aussi entraîner des négligences.

Les cantons sont compétents

Le sol sur lequel les porcs étaient détenus était plein de lisier. (© PSA)

Dans la mesure de ses moyens, la PSA aide les propriétaires d’animaux à trouver des solutions pour améliorer le bien-être de leurs animaux. Les cas graves, autrement dit lorsque un animal est souvent mis en danger, maltraité ou détenu en violation des dispositions de la protection des animaux, sont annoncés aux autorités vétérinaires cantonales, car la compétence revient au canton où les animaux sont détenus. L’office vétérinaire cantonal doit contrôler les cas qui lui sont signalés et, si nécessaire, prendre des mesures adéquates.

De nombreux cas se trouvent dans la zone grise, c’est-à-dire qu’aucun manquement ne peut être prouvé, mais que la détention n’est pas optimale et devrait être améliorée. Tel est notamment le cas lorsque des bovins n’ont pas suffisamment accès au pâturage.

Manque de contact et de sorties

Les pigeons étaient gardés pendant des semaines dans une cage minuscule, sans possibilité de voler librement. (© PSA)

Il arrive souvent que les chiens ne soient pas suffisamment promenés ou qu’ils n'aient pas assez de contacts sociaux avec des personnes ou avec leurs congénères, c’est-à-dire qu’ils sont laissés seuls toute la journée. La détention dans des chenils sans protection contre les intempéries peut également être dénoncée.

Les chats de cet élevage n’avaient pas de moustaches. (© PSA)

Sont souvent signalés aussi les aboiements fréquents, les chiens tenus en laisse en permanence, les animaux présentant un comportement stéréotypé (tourner en rond, manger leurs propres excréments), ceux qui sont agressifs, voire qui subissent des violences de la part de leur propriétaire.

Chez les chats, les motifs de signalement fréquents sont une mauvaise alimentation, un manque d’hygiène ou de soins, un état de santé préoccupant (trop maigre ou en surpoids), des miaulements fréquents, des animaux gardés seuls toute la journée ou l’élevage de chats sans moustaches. Les lapins sont souvent détenus dans des cages minuscules sans pouvoir sortir, manquent de paille, d’eau et d’objets à ronger ou vivent dans de mauvaises conditions d’hygiène. Il est interdit de garder les lapins seuls et sans contact visuel avec un congénère. De même, il est parfois signalé qu’ils ne sont pas protégés contre les attaques de renards.

Trente pour cent de cas en plus

Cet âne était dans un très mauvais état de santé et souffrait de fortes douleurs aux pieds (fourbure). (© PSA)

Le Service spécialisé PSA Contrôles de la protection des animaux reçoit chaque année environ deux cents signalements de mauvais traitements ou de mauvaises conditions de détention. En 2022, nous avons enregistré une augmentation d’environ trente pour cent des cas par rapport aux années précédentes. Nos deux contrôleurs, un paysan et un vétérinaire, ont effectué plus de quatre-vingt-dix visites sur place dans toute la Suisse depuis le début de l’année. Quatre-vingt pour cent des cas qui nous ont été signalés se trouvent en Suisse alémanique, vingt pour cent en Suisse romande et moins d’un pour cent dans la Suisse italienne. La plupart se sont produits dans les cantons de Berne (33 cas), de Zurich (28) et d’Argovie (23).

Nous constatons un changement concernant les espèces le plus souvent signalées. Les années précédentes, nous recevions principalement des plaintes à propos de la détention de chiens, de chevaux et de bovins. Cette année, les cas signalés concernent essentiellement des chiens (86), des chats (28) et des lapins (23). La PSA a transmis 56 cas aux autorités vétérinaires cantonales.